CHAPITRE 34 - Du tamattu ; du qirân ; de l'ifrâd et de la transformation du pèlerinage communautaire de celui qui n'a pas amené de victime avec lui

« Nous partimes avec le Prophète (ﷺ) et nous ne pensions pas qu'il voulût faire autre chose que le pèlerinage communautaire . Quand nous fúmes arrivés , nous fimes les circumambulations rituelles autour de la Maison sacrée . Alors le Prophète (ﷺ) ordonna à tous ceux qui n'avaient pas amené de victime de se désacraliser . Tous ceux qui n'avaient pas amené de victime se désacralisèrent , et ses femmes , qui n'en avaient pas amené , firent de même . Comme j'avais mes menstrues , ajoute 'Ã'isha , je ne fis pas les circumambulations rituelles rituelles Du pèlerinage privé .  . Lorsqu'on passa la nuit à al-Muhassab je dis : Ô Envoyé de Dieu , les fidèles vont revenir après avoir accompli le pèlerinage communautaire et le privé , tandis que moi je n'aurai fait que le pèlerinage communautaire . - Tu n'as donc pas fait les circumambulations rituelles quand nous sommes arrivés à la Mecque ? demanda le Prophète . - Non , répondis-je . - Eh bien , reprit-il , va avec ton frère jusqu'à at-Tan'im , fais-y la talbiya du pèlerinage privé et ensuite je te donne rendez-vous à tel ou tel endroit . Safiyya dit , à son tour : « Je pense que je vais retarder les fidèles ( qui désirent se rendre à Médine ) . - Femme stérile et sans sans cheveux Les Arabes utilisaient cette formule sans vraiment entendre son sens étymologique . Ils exprimaient plutôt ainsi la gêne et la contrariété qu'ils éprouvaient dans des situations données . Une telle expression a la même valeur que d'autres que l'on retrouve dans la Tradition comme « Taribat yadâk » ( Littéralement : Que tes mains se couvrent de poussière ) ou encore « Thakiltka ummuk » ( Que ta mère te perde ! ) . Le but de ces formules est d'exprimer l'étonnement , l'approbation ou la désapprobation .  cheveux sans cheveux Les Arabes utilisaient cette formule sans vraiment entendre son sens étymologique . Ils exprimaient plutôt ainsi la gêne et la contrariété qu'ils éprouvaient dans des situations données . Une telle expression a la même valeur que d'autres que l'on retrouve dans la Tradition comme « Taribat yadâk » ( Littéralement : Que tes mains se couvrent de poussière ) ou encore « Thakiltka ummuk » ( Que ta mère te perde ! ) . Le but de ces formules est d'exprimer l'étonnement , l'approbation ou la désapprobation .  » , s'écria le Prophète , n'as-tu donc pas fait les circumambulations rituelles rituelles Du pèlerinage privé .  le jour du Sacrifice ? - Certes oui , je les ai faites , répliquai-je . - Il n'y a aucun mal alors , reprit le Prophète , pars ! » 'A'isha ( qu'Allâh l'agrée ) ajoute : « Le Prophète (ﷺ) me rencontra au moment où il montait de la Mecque et où j'y descendais , - ou , suivant une variante : au moment où je montais et où il descendait . »

« L'année du pèlerinage de l'Adieu , nous quittâmes Médine ( litt . : nous partimes ) avec l'Envoyé de Dieu (ﷺ) . Certains d'entre nous firent la talbiya du pèlerinage privé ; d'autres , celle du pèlerinage communautaire et il y en eut qui firent à la fois la talbiya du pèlerinage communautaire et celle du pèlerinage privé . L'Envoyé de Dieu (ﷺ) fit la talbiya du pèlerinage communautaire . Quant à ceux qui firent la talbiya pour le seul pèlerinage communautaire ou qui combinèrent le pèlerinage communautaire et le pèlerinage privé , ils ne se désacralisèrent que le jour du Sacrifice . »

« J'ai eu occasion de voir 'Uthmân et 'Ali ( qu'Allâh l'agrée ) . 'Uthmãn proscrivait l'accomplissement successif du pèlerinage communautaire et du pèlerinage privé ( tamattu ) et leur accomplissement simultané ( girân ) . Voyant cela , 'Ali fit la talbiya pour le pèlerinage communautaire et le privé en disant : Je ne saurais laisser de côté la règle établie par le Prophète (ﷺ) sur le dire d'une seule personne . »

« ( Avant l'islam ) on estimait qu'il n'y avait pas de plus grande ignominie sur terre que de faire le pèlerinage privé pendant les mois consacrés au pèlerinage communautaire ; on appelait muharram safar safar Le mois de safar dont il est question ici est vraisemblablement le nom du treizième mois de l'année embolistique . A l'époque antéislamique ( al-jâhiliyya ) , il était sacré et faisait partie des mois du pèlerinage communautaire . Le dicton rapporté par Ibn 'Abbãs signifie que le pèlerinage privé n'avait lieu , avant l'islam , qu'après l'expiration des mois sacrés réservés au pelerinage communautaire et après le temps nécessaire à la guérison des chameaux .  et on disait : lorsque les plaies du dos du chameau sont guéries , qu'il n'en reste plus de traces et que safar est terminé , alors ceux qui le désirent peuvent faire le pèlerinage privé . « Le Prophète (ﷺ) et ses Compagnons arrivèrent dans la matinée du quatre ( de dhû al-hijja ) en faisant la talbiya du pèlerinage communautaire . Le Prophète (ﷺ) ayant ordonné qu'il fût transformé en pèlerinage privé , cela contraria péniblement ses Compagnons qui lui dirent : Dans quelle mesure faut-il se désacraliser ? - Il faut se désacraliser complètement , répondit-il . »

« J'allai trouver le Prophète (ﷺ) ; il m'enjoignit de me désacraliser . »

« Ô Envoyé de Dieu , pourquoi les fidèles se sont-ils désacralisés pour le pèlerinage privé , alors que toi tu demeures en état de sacralisation pour ce pèlerinage . - J'ai feutré ma tête , répondit-il ; j'ai mis une guirlande au cou de ma victime , je ne puis plus me désacraliser avant d'avoir sacrifié une victime . »

« J'avais résolu le pèlerinage communautaire à la suite du pèlerinage privé ; des fidèles me l'interdirent . Alors je consultai Ibn 'Abbâs ( qu'Allâh l'agrée ) qui m'enjoignit de le faire . Puis je vis en songe un homme qui me disait : Que ton pèlerinage communautaire soit pieusement accompli et que ton pèlerinage privé soit agréé ! Je racontai le fait à Ibn 'Abbãs qui me dit : Telle est la pratique ( as-sunna ) tracée par le Prophète (ﷺ) . Puis il ajouta : Demeure auprès de moi et je te donnerai une part de mes biens . - Pourquoi te dit-il cela ? demanda Shu'ba . - A cause du songe que j'avais eu , répliqua Abü Jamra . »

« Je m'étais rendu à la Mecque pour faire le pèlerinage communautaire à la suite du pèlerinage privé . Nous entrâmes dans cette ville trois jours avant le jour de l'abreuvement ( soit trois jours avant le huit de dhû al-hijja ) . Certains habitants de la Mecque me dirent alors : Ton pèlerinage communautaire maintenant sera mecquois mecquois On disait d'un pèlerinage qu'il est mecquois pour marquer qu'il n'a pas donné grand-peine , les Mecquois n'ayant ni fatigue ni danger à courir pour l'accomplir . . J'allai trouver aussitôt 'Atã' et lui demandai d'opiner sur la question . - Jâbir Ibn 'Abd Allâh ( qu'Allâh l'agrée ) , me répondit-il , m'a rapporté qu'il avait fait le pèlerinage communautaire avec le Prophète (ﷺ) le jour où il avait emmené une victime . Les fidèles avaient fait la talbiya uniquement pour le pèlerinage communautaire . Le Prophète leur dit : Désacralisez-vous en faisant les circumambulations rituelles et la course entre as-Safa et al-Marwa ; coupez vos cheveux et demeurez libres de vos actions jusqu'au jour de l'abreuvement ( soit le 8 de dhû al-hijja ) . Alors faites la talbiya du pèlerinage communautaire , considérez ce que vous avez déjà fait comme un pèlerinage privé . - Comment , répondirent-ils , considérer cela comme un pèlerinage privé préalable alors que nous lui avons donné le nom de pèlerinage communautaire ? - Faites ce que je vous ordonne , répliqua-t-il ; si je n'avais amené une victime j'aurais fait exactement ce que je vous dis de faire . Mais rien de ce qui m'est défendu ne me sera permis tant que la victime ne sera pas par venue au lieu voulu . Les fidèles exécutèrent l'ordre du Prophète . »

pendant qu'ils étaient à 'Usfân , 'Alî et 'Uthmân ( qu'Allâh l'agrée ) furent en désaccord au sujet de l'accomplissement successif du pèlerinage communautaire et privé ( tamattu ) . « Comment , disait 'Ali , tu veux arriver à interdire ce que le Prophète (ﷺ) ordonnait de faire ? » Alors , voyant cela , 'Alî fit à la fois la talbiya pour le pèlerinage communautaire et le pèlerinage privé simultanés ( qirân )