CHAPITRE 96 - De ce qui a été dit au sujet des tombeaux du Prophète , d'Abû Bakr et de 'Umar .
- De ces mots du Coran : ( Il lui donne un tombeau tombeau } ; aqbara signifie « dresser un tombeau » tandis que aqbara signifie ensevelir . - De ces autres mots du Coran : { N'avons-nous pas fait de la terre un rassemblement pour les morts et pour les les vivants vivants les vivants ? }
'A'isha ( qu'Allâh l'agrée ) a dit
« Pendant sa maladie , l'Envoyé de Dieu (ﷺ) supputait les jours : Chez qui dois-je être aujourd'hui ? Chez qui demain ? demandait-il , trouvant que le jour où il devait se trouver chez moi tardait à venir . Or ce fut le jour où il était chez moi et pendant qu'il reposait entre mon flanc et ma poitrine , que Dieu le rappela à lui . On l'enterra dans ma chambre . »
'A'isha ( qu'Allâh l'agrée ) a dit
« Pendant la maladie , dont il ne se releva pas , l'Envoyé de Dieu (ﷺ) dit : « Dieu maudisse les juifs et les chrétiens qui ont pris pour oratoires de prière les tombeaux de leurs prophètes ! Si ces paroles n'avaient pas été proférées , le tombeau de l'Envoyé de Dieu (ﷺ) aurait été livré au public . Mais il avait craint - ou l'on avait craint - que sa tombe servit d'oratoire de prière . » Hilãl ( un des garants ) ajoute : « 'Urwa Ibn az-Zubayr me donna une kunya kunya bien que je n'eusse pas d'enfant . » Abû Bakr Ibn 'Ayyâsh , rapporte que Sufyân at-Tammâr lui avait dit avoir vu le tombeau du Prophète (ﷺ) : « Ce tombeau était bombé ( en forme de bosse de chameau ) . D'après 'Urwa Ibn az-Zubayr , lorsque , au temps d'al-Walid Ibn 'Abd al-Malik , le mur ( de la chambre de 'A'isha 'A'isha ) s'écroula , on entreprit de le reconstruire . Au cours des travaux on aperçut un pied humain . A cette vue les ouvriers furent effrayés à la pensée que ce pied pouvait être celui du Prophète (ﷺ) et ils n'avaient trouvé personne qui pût les renseigner à ce sujet lorsque 'Urwa leur dit : « Non , par Dieu ! ce n'est pas le pied du Prophète ; ce ne peut être que celui de 'Umar » .
'Urwa ajoute que 'A'isha ( qu'Allâh l'agrée )
fit à 'Abd Allah Ibn az-Zubayr ( qu'Allâh l'agrée ) la recommandation suivante : « Ne m'enterre pas avec eux , mais enterre-moi avec mes compagnes compagnes à al-Baqi sinon je ne pourrais jamais être justifiée d'avoir voulu être enterrée aux côtés du Prophète . »
'Amr Ibn Maymûn al-Awdi a dit
« En ma présence , 'Umar Ibn al-Khattâb ( qu'Allâh l'agrée ) s'adressa à son fils en ces termes : O 'Abd Allâh , fils de 'Umar , va-t-en vers 'Ã'isha , la Mère des Croyants ( qu'Allâh l'agrée ) ; donne-lui le salut de ma part , puis demande lui à ce que je sois enterré avec mes deux deux compagnons compagnons deux compagnons - J'aurais désiré cette place pour moi , répondit 'Ã'isha ; mais , aujourd'hui , je donne la préférence à 'Umar sur moi-même . Quand 'Abd Allah revint 'Umar lui dit : Eh bien , quelle réponse apportes-tu ? - Elle t'accorde ce lieu de sépulture , ô Prince des Croyants . » « Rien , dit 'Umar , ne me tenait plus à cœur que d'obtenir cette place pour ma sépulture . Quand Dieu m'appellera auprès de lui , portez mon corps vers 'A'isha , saluez-la . Toi , ô mon fils , parle-lui en ces termes : 'Umar Ibn al-Khattab te demande la permission d'entrer . Si elle me l'accorde , enterrez-moi où vous savez ; sinon , ramenez mon corps au champ de repos des musulmans . Quant au califat , je ne connais personne qui soit plus digne d'en disposer que ce groupe de personnes dont l'Envoyé de Dieu (ﷺ) était satisfait au jour de sa mort . Celui-là devra être calife qu'ils auront choisi pour me succéder ; vous l'écouterez et lui obéirez . Et il nomma alors 'Uthmân , 'Alĩ , Talha , az-Zubayr , 'Abd ar-Rahmân Ibn 'Awf et Sa'd Ibn Abi Waqqas . » « A ce moment un jeune homme des Ansâr pénétra auprès de 'Umar et lui dit : Réjouis-toi , ô Prince des Croyants , de la nouvelle du bon accueil qui te sera fait par Dieu . Comme tu le sais , tu as été un des premiers à embrasser l'islam ; puis tu as été calife et tu as fait preuve de justice . Enfin , après tout cela , tu mourras martyr . - Ô fils de mon frère , répondit 'Umar , plaise à Dieu que ce califat que j'ai exercé n'ait aucune influence sur mon sort futur , qu'il ne s'y trouve rien à ma charge ni rien à mon avantage . Je recommande au calife qui me succédera d'être bon pour les premiers Muhâjir , de reconnaître tous les droits qu'ils ont , de leur conserver le respect qu'ils méritent . Je lui recommande aussi de bien traiter les Ansâr qui ont accordé un asile au Prophète et à la foi ; que l'on soit accueillant pour ceux d'entre eux qui font le bien et que l'on pardonne à ceux d'entre eux qui font le mal . Je lui recommande enfin ( d'être bon envers ) tous ceux qui ont pris engagement vis-à-vis de Dieu et de Son Envoyé (ﷺ) , d'observer fidèlement le pacte conclu avec eux , de combattre ceux qui sont derrière eux et de ne rien leur imposer qui soit au-dessus de leurs forces . »