CHAPITRE 46 - Les gens de science et de mérite ont plus de droit que tout autre à diriger la prière

« Le Prophète tomba malade et son mal s'aggrava. - Qu'on donne, s'écria-t-il alors, l'ordre à Abû Bakr de diriger les fidèles à la prière. - Mon père, fit observer 'A'isha, est un homme sensible; quand il se tiendra à ta place il sera incapable de diriger les fidèles à la prière. - Donne l'ordre à Abû Bakr de diriger les fidèles à la prière, reprit-il. Et comme 'A'isha répétait son objection, il lui dit de nouveau : Donne l'ordre à Abû Bakr de diriger les fidèles à la prière. Vraiment vous êtes comme les dames égyptiennes avec Joseph !Un messager alla trouver Abû Bakr qui dirigea ainsi les fidèles à la prière du vivant du Prophète . »

« Au cours de sa maladie, l'Envoyé de Dieu prononça ces paroles : Donnez l'ordre à Abû Bakr de diriger les fidèles à la prière. - Abu Bakr, fis-je observer, quand il sera à ta place ne se fera pas entendre des fidèles tant il pleurera.Donne donc à 'Umar l'ordre de diriger la prière des fidèles. - Je priai alors Hafsa de dire au Prophète : Si Abû Bakr se tient à ta place, il pleurera tant qu'il ne se fera pas entendre des fidèles; donne donc l'ordre à 'Umar de diriger la prière des fidèles. Ayant fait ce que je lui avais demandé, l'Envoyé de Dieu s'écria: Silence ! vous êtes donc comme les dames égyptiennes avec Joseph ! qu'on donne l'ordre à Abû Bakr de diriger les fidèles à la prière. - Ah ! me dit Hafsa, jamais tu ne m'as fait arriver quelque chose de bien ! »

qui avait suivi le Prophète , avait été son serviteur et son compagnon, a rapporté ce qui suit: Abû Bakr dirigeait la prière des fidèles durant la maladie à la suite de laquelle le Prophète mourut. Le lundi, pendant que les fidèles étaient rangés pour la prière, le Prophète souleva le store de sa chambre et tourna ses regards vers nous. Il était debout, son visage semblait une feuille de parchemin et il souriait. Nous fúmes si émus de la joie de le voir que nous faillîmes nous lever en désordre. Abû Bakr se mit à s'éloigner : reculons pour rentrer dans le rang, pensant que le Prophète allait venir diriger lui-même la prière. Mais, d'un geste, le Prophète nous fit signe d'achever la prière et il laissa ensuite retomber le store. Le même jour il mourut. »

« Durant trois jours le Prophète ne sortit pas de chez lui. Puis , comme on venait de faire le second appel à la prière de l'iqâma , Abû Bakr s'avança pour la présider. A ce moment , le Prophète donna l'ordre de soulever le store (de sa chambre) et alors son visage nous apparut. Jamais spectacle plus admirable ne s'offrit à notre vue que celui de l'apparition du visage du Prophète . Il fit signe de la main à Abû Bakr pour qu'il dirigeât la prière , puis il laissa retomber le store. Il ne nous fut plus ensuite donné de le voir avant sa mort. »

« Lorsque la maladie de l'Envoyé de Dieu fut devenue grave, on lui parla au sujet de la prière. - Donnez, répondit-il, l'ordre à Abû Bakr de diriger la prière.- Mais, dit 'A'isha, Abû Bakr est un homme sensible, quand il récitera la prière les larmes le suffoqueront. - Allez lui enjoindre de faire la prière, répéta-t-il. Et comme 'A'isha renouvelait son observation, il s'écria de nouveau : Allez lui enjoindre de faire la prière. Vous êtes donc comme les dames égyptiennes avec Joseph. » Isnâd différents.