CHAPITRE 36 - Des prières surérogatoires en commun
que Anas et 'Â'isha ont rapportés du Prophète (ﷺ)
Mahmûd Ibn ar-Rabi' al-Ansâri
a raconté qu'il avait connu l'Envoyé de Dieu (ﷺ) et qu'il se souvenait que celui-ci lui avait craché au visage quelques gouttes d'eau prises dans un puits de leur maison .
Or , Mahmûd prétend avoir entendu 'Itbân Ibn Malik al-Ansari ,
un de ceux qui assistèrent à la bataille de Badr avec le Prophète (ﷺ) , dire ceci : « Je faisais la prière avec mes contribules les Banû Salim , dont mon habitation était séparée par une vallée . Quand les pluies venaient il m'était difficile de traverser le torrent pour me rendre à leur mosquée ; aussi allai-je trouver l'Envoyé de Dieu (ﷺ) et lui dis-je : « Ma vue est affaiblie et le torrent qui se trouve entre ma demeure et mes contribules coule à pleins bords lorsque les pluies arrivent . Il m'est fort difficile alors de traverser ce torrent . Si tu voulais bien venir chez moi et faire ta prière dans un endroit marqué de ma maison je ferais de cet endroit un un musalla musalla un musalla . - Je ferai ce que tu me demandes , répondit le Prophète (ﷺ) . » L'Envoyé de Dieu (ﷺ) vint , en effet , ainsi qu'Abû Bakr au moment où le jour était dans son plein . Il demanda à être introduit chez moi ; je le fis entrer . Il ne s'assit pas et me dit aussitôt : « Dans quel endroit de ta demeure veux-tu que je fasse la prière . » Je lui indiquai l'endroit où je désirais qu'il fit la prière . Il se leva , fit le takbir et nous nous mimes en rang derrière lui . Il pria deux cycles de prière , puis fit la salutation finale que nous exécutâmes en même temps que lui . Je le retins ensuite à cause d'un plat de khazir qu'on préparait pour lui . Quand les gens de la maison apprirent que l'Envoyé de Dieu (ﷺ) était chez moi , les hommes arrivèrent de tous côtés si bien que la maison fut pleine d'hommes . L'un d'eux dit : « Que fait donc Mâlik Ibn al- Akhnas , que je ne le vois pas ? - C'est , dit un autre personnage , que cet homme-là est un hypocrite qui n'aime ni Dieu , ni son Envoyé . - Ne parle pas ainsi , répliqua l'Envoyé de Dieu (ﷺ) . Ne sais-tu pas qu'il a dit : « Il n'y a d'autre dieu que Dieu » et cela en vue seulement de la face de Dieu . - Dieu et son Envoyé , reprit l'homme , savent mieux que nous toutes choses . Quant à nous , par Dieu ! nous voyons que cet homme n'aime que les hypocrites et qu'il cause seulement avec eux . » L'Envoyé de Dieu (ﷺ) ajouta : « Certes Dieu préservera du Feu de l'Enfer quiconque aura dit : « Il n'y a d'autre dieu que Dieu » , et cela en vue seulement de la face de Dieu . » Comme , ajouta Mahmüd Ibn ar-Rabi' , je racontais cette aventure à un groupe de personnes parmi lesquelles se trouvait Abû Ayyûb al-Ansâri , un des Compagnons de l'Envoyé de Dieu (ﷺ) , au cours d'une de ses expéditions dans le pays de Rûm , expédition commandée par Yazid Ibn Mu'âwiya , où il périt , Abû Ayyûb se récria et me dit : « Par Dieu ! je ne crois pas que l'Envoyé de Dieu (ﷺ) ait jamais prononcé les paroles que tu viens de rapporter . » Ce démenti était grave pour moi , aussi résolus-je , si Dieu m'accordait la vie sauve , de ne pas manquer , au retour de cette expédition , d'aller trouver 'Itbân Ibn Malik s'il était encore de ce monde et de l'interroger sur la mosquée de sa tribu . Quand je fus de retour je me mis d'abord en état d'ihrâm pour un pèlerinage communautaire ou un privé , puis je me mis en route vers Médine et allai chez les Banû Salim . J'y trouvai 'It bân , agé et aveugle , qui était en train de prier avec les siens . Quand il eut terminé sa prière , je le saluai , lui dis qui j'étais . Après cela je l'interrogeai sur ce hadith qu'il me rapporta exactement comme il l'avait rapporté une première fois . »