Anas ( qu'Allâh l'agrée ) a dit
« Le Prophète (ﷺ) appela les Ansãr pour leur assigner des parts sur l'argent du Bahrein . - Non ! par Dieu , lui répondirent-ils , nous n'accepterons rien , à moins que tu n'assignes la même part à nos frères de Quraysh . - Cela leur sera donc acquis , reprit le Prophète , aussi longtemps que Dieu le voudra . Les Ansar continuèrent à lui parler de ces partages ; alors il leur dit : Après moi , vous verrez des accaparements égoïstes ; prenez patience jusqu'au moment où vous me rencontrerez (dans l'au-delà) . »
Jabir Ibn 'Abd Allâh ( qu'Allâh l'agrée ) a dit
« L'Envoyé de Dieu (ﷺ) m'avait dit : Si l'argent du Bahrein arrive , je te donnerai tant , et tant , et tant ; or , l'argent du Bahrein étant arrivé après la mort du Prophète (ﷺ) , Abu Bakr proclama que quiconque avait quelque promesse de l'Envoyé de Dieu (ﷺ) devait venir le trouver . L'Envoyé de Dieu (ﷺ) m'avait promis , si l'argent du Bahrein arrivait , vins-je dire au calife , de me donner tant , et tant , et tant . - Prends donc une jointée , me répondit Abû Bakr ; et , quand je l'eus fait , il ajouta : Compte-la ! Je comptai et trouvai cinq cents pièces ; le calife m'en donna alors quinze cents . »
D'après Anas ,
on apporta au Prophète (ﷺ) de l'argent du Bahrein : « Qu'on le dépose dans la mosquée » , dit-il ; c'était la somme la plus considérable qu'on lui eût jusqu'alors apportée . Al-'Abbãs vint et dit : Ô Envoyé de Dieu , donne-moi de l'argent , car j'ai eu à payer ma rançon et celle de de 'Aqîl 'Aqîl de 'Aqîl . - Prends-en , » lui répondit le Prophète (ﷺ) . Al-'Abbâs en prit à pleines mains , le mit dans son vêtement ; puis , quand il voulut le soulever , il ne le put pas . Ordonne à quelqu'un de me le soulever ! dit-il . - Non , répliqua le Prophète . - Alors , reprit al-Abbãs , soulève-le-moi toi-même ! - Non , dit le Prophète » . 'Abbâs , là-dessus , rejeta une partie de l'argent , puis voulut soulever le reste , mais ne le put pas . « Ordonne à quelqu'un de me le soulever ! dit-il une seconde fois . - Non . - Alors soulève-le-moi toi-même ! - Non . » Al-'Abbas , là-dessus , rejeta encore une partie de l'argent ; puis , ayant chargé le reste sur son épaule , il s'éloigna . L'Envoyé de Dieu (ﷺ) ne cessa de le suivre du regard jusqu'à ce qu'il disparût , tant il était surpris de cette avidité . Quand l'Envoyé de Dieu (ﷺ) quitta la place , il n'y avait plus là un seul dirham . »